LE GEANT STREAMING AMERICAIN VA PRODUIRE DES SERIES EN ARABE

Le géant américain du streaming payant va frapper fort en 2019, en produisant The Irishman, la nouvelle fresque criminelle du réalisateur américain oscarisé Martin Scorsese. Outre un casting en béton armé (Robert De Niro et Al Pacino en têtes d'affiche), le film dispose d'un budget estimé à 140 millions de dollars. Le film sortira en 2019, sur la plate-forme de streaming avant d'être éventuellement projeté dans une salle. Netflix, fondé en 1997 par Reed Hastings, se contentait d'être un service de location de DVD par correspondance, puis un pionnier dans le business de la série en lançant son service de streaming en 2007.

Mais le réel changement a été amorcé en 2011, avec l'achat de contenus originaux réservés aux abonnés. En proposant simultanément tous les épisodes d'une même saison et en ne faisant souffrir ses abonnés d'aucune publicité, la plate-forme de Reed Hastings a su transformer les habitudes de consommation des téléspectateurs - notamment américains. Mais la vraie force c'est le développement des productions régionales. Elles tournent dans plus de 17 pays et d'autres collaborations sont à venir dans de nouvelles régions: le tournage de notre première série arabe débute cette année, avec comme vedette, notre star nationale Rym Ghazali. La série s'intitule Honny days (Mois du miel) et est tournée en Egypte avec des producteurs saoudiens et émiratis. Ces productions «locales» sont le fer de lance de Netflix. Car dans le sillage des succès détonants de leurs séries américaines comme Orange is the New Black ou Stranger Things, des oeuvres d'autres pays parviennent à atteindre la même popularité. En témoignent la britannique Black Mirror (que Netflix a repris dès la saison 3) ou La Casa de Papel en Espagne. Ce n'est pas un hasard si Sarandos évoque le blockbuster européen de Besson, gros échec au box-office mondial. Certes, la plate-forme de streaming s'est fait une réputation en produisant des séries de tout genre et de tous pays, en développant des ponts avec le cinéma (les séries de super-héros Marvel, sur le modèle de la saga cinématographique de Disney) ou en ressuscitant des genres délaissés par le grand écran (la mini-série western Godless ou la série de science-fiction The Expanse). Puis, en 2015, Beasts of No Nation est arrivé sur Netflix. Premier long-métrage entièrement produit par la plate-forme. Deux ans plus tard, en 2017, deux films Netflix étaient sélectionnés à Cannes: Okja et The Meyerowitz Stories. En avril 2017, le géant américain annonçait que les longs-métrages ne seraient pas diffusés en salles et provoquait l'ire du gratin cannois. En effet, le conseil d'administration de Cannes a voté une nouvelle règle interdisant la participation en compétition d'un film qui ne sortirait pas en salles - ce qui visait les films de Netflix. Déclaré persona non grata par les organisateurs, Netflix décide de jouer les trouble-fête en noyant l'édition sous une cascade d'annonces, dont la rumeur sur l'éventuelle acquisition par le site américain des droits de diffusion du film d'ouverture, Everybody Knows. Quand la valorisation boursière de Netflix a brièvement dépassé celle de Disney avec 152 milliards de dollars, l'orientation de la direction de Cannes a changé depuis...

Tag(s) : #CULTURE
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